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Placements bancaires et assurances placements en Belgique : comprendre les différences et les avantages

29 octobre 2025

En Belgique, l’assurance est encore trop souvent perçue sous l’angle exclusif de la protection : assurer un véhicule, couvrir une incapacité de travail, ou prévoir un capital en cas de décès. Cette vision, bien que correcte, occulte une réalité importante du droit des assurances : au-delà de cette fonction protectrice, il existe également des contrats à finalité purement financière, communément appelés assurances placements.

Ces contrats ne visent pas à couvrir un risque, mais à constituer ou à valoriser un capital, de la même manière qu’un placement bancaire. L’épargnant peut ainsi investir dans des fonds gérés par de grandes sociétés internationales de gestion d’actifs, tout en bénéficiant d’un cadre juridique et fiscal propre au domaine de l’assurance.

Banque et assurance : deux portes d’entrée vers les mêmes fonds

Concrètement, que l’on passe par une banque ou par une compagnie d’assurance, les fonds proposés sont très souvent les mêmes : ils sont gérés par de grands acteurs mondiaux tels que Carmignac, Rothschild ou d’autres gestionnaires reconnus.

La différence ne réside donc pas dans la qualité des investissements accessibles, mais bien dans le véhicule utilisé pour y accéder. L’investisseur a le choix entre :

  • investir via son banquier,

  • ou investir via un contrat d’assurance placement souscrit auprès de son assureur ou courtier.

Dans les deux cas, il s’agit uniquement de placements financiers, sans lien direct avec une couverture de risque comme on pourrait l’imaginer spontanément avec le mot « assurance ».

Investir d’un coup ou petit à petit

L’un des grands atouts de l’assurance placement est la flexibilité des montants investis.

  • Une personne disposant d’un capital important, par exemple 100 000 €, peut le placer en une fois.

  • Mais il est également possible de commencer un plan d’épargne avec des montants beaucoup plus modestes, dès 50 € par mois.

Cette accessibilité permet à chacun, selon ses moyens, d’investir dans des fonds d’investissement de renom. C’est une manière d’entrer progressivement sur les marchés financiers sans devoir disposer d’un capital conséquent dès le départ.

Une fiscalité différente de la banque

L’un des grands atouts de l’assurance placement par rapport à la banque réside dans son traitement fiscal. Pour un compte-titres ou un portefeuille bancaire classique, le capital investi n’est pas taxé à l’entrée. En revanche, chaque revenu généré, qu’il s’agisse d’intérêts, de dividendes, est soumis au précompte mobilier, généralement au taux de 30 %. À cela s’ajoute la taxe sur les opérations de bourse (TOB), perçue à chaque achat ou vente d’un instrument financier, ainsi qu’une taxe annuelle de 0,15 % sur les comptes-titres dont la valeur moyenne dépasse un million d’euros. Autrement dit, dans le cadre bancaire, la fiscalité s’applique à plusieurs moments de la vie du placement.

Dans le cadre d’une assurance placement, la logique est différente. Une taxe unique de 2 % est perçue sur les primes versées au moment de la souscription, mais ensuite, le contrat évolue dans un environnement fiscalement neutre. Aucun précompte mobilier, aucune TOB et aucune taxe sur les comptes-titres ne s’appliquent durant la vie du contrat. Les revenus générés restent investis et continuent de produire des rendements sans imposition intermédiaire.

Autre avantage : les arbitrages, c’est-à-dire les transferts entre différents fonds à l’intérieur du contrat, ne constituent pas des événements fiscaux. L’investisseur peut donc adapter la répartition de son portefeuille sans générer de taxe. Ce n’est qu’en cas de rachat partiel ou total du contrat que l’imposition peut intervenir, selon les règles propres à chaque type de produit (branche 21 ou 23).

Ce mécanisme permet de différer la fiscalité et de bénéficier d’un effet de capitalisation plus puissant sur le long terme. En résumé, la banque impose les revenus au fur et à mesure, tandis que l’assurance placement favorise la croissance continue du capital dans un cadre fiscal stable et prévisible. Pour un investisseur à la recherche d’efficacité et de planification patrimoniale, cette différence fait souvent toute la valeur du contrat d’assurance. 

Les principaux produits d’assurance placement

En Belgique, les contrats d’assurance placement sont regroupés en différentes « branches », chacune correspondant à une logique d’investissement et à un cadre fiscal particulier.

La branche 26 : l’alternative au compte à terme

  • Fonctionne comme un compte épargne ou un compte à terme.

  • Placement 100 % garanti, avec possibilité d’entrer et de sortir à tout moment.

  • Pas de taxe d’entrée, mais application du précompte mobilier sur les intérêts.

Certains contrats de branche 26 offrent actuellement des taux supérieurs à ceux proposés par les banques sur les comptes à terme. Pour un épargnant à la recherche de sécurité et de liquidité, la branche 26 peut donc représenter une alternative attractive.

La branche 21 : la sécurité avec un horizon de long terme

  • Garantie du capital investi.

  • Souvent accompagnée d’un rendement minimum garanti (par ex. 2 %), auquel peut s’ajouter une participation bénéficiaire si la compagnie obtient de meilleures performances.

  • Les intérêts acquis sont définitivement acquis : le capital ne peut pas diminuer au fil du temps.

Particularité fiscale :

  • Une taxe d’entrée de 2 % est prélevée.

  • Pour bénéficier de l’exonération de précompte mobilier, il faut conserver le contrat au minimum 8 ans et un jour.

  • En cas de retrait anticipé, les gains sont soumis au précompte mobilier, comme en banque.

La branche 21 est donc un placement sécurisé mais à long terme, idéal pour ceux qui recherchent stabilité et visibilité.

La branche 23 : accéder aux marchés financiers

  • Fonctionne comme les fonds d’investissement proposés en banque.

  • Aucun rendement garanti, ni garantie sur le capital.

  • Large choix de fonds : actions, obligations, fonds mixtes, thématiques, etc.

  • Possibilité de composer un portefeuille diversifié au sein du contrat.

C’est le produit le plus « ouvert », adapté aux investisseurs qui acceptent une part de risque en échange d’un potentiel de rendement supérieur. Différence avec une banque : en assurance, on ne peut pas acheter directement des actions individuelles (ex. InBev ou LVMH). On investit uniquement via des fonds déjà constitués par des gestionnaires.

Les fonds dédiés : la gestion sur mesure

Pour les patrimoines plus importants, certaines compagnies proposent la création d’un fonds dédié. Il s’agit d’un contrat d’assurance géré directement par un gestionnaire de fortune choisi par l’investisseur (par ex. une grande maison de gestion).

Cela permet de combiner la souplesse d’une gestion discrétionnaire bancaire avec les avantages fiscaux de l’assurance. C’est une solution haut de gamme, réservée à des montants d’investissement significatifs.

L’aspect successoral : un avantage supplémentaire

Un autre élément distingue assurance et banque : en assurance, le contrat permet de désigner directement un bénéficiaire en cas de décès. En banque, les avoirs intègrent automatiquement la masse successorale et sont répartis selon les règles légales ou testamentaires. En assurance, le preneur peut spécifier dès le départ qui recevra les fonds, ce qui offre une souplesse en matière de planification successorale. Sans entrer dans le détail juridique, il s’agit d’un outil apprécié pour structurer la transmission d’un patrimoine.

Conclusion : un outil complémentaire à la banque

L’assurance placement reste encore peu connue en Belgique, contrairement à d’autres pays comme la France où elle est très répandue. Pourtant, elle constitue une alternative solide et complémentaire aux investissements bancaires.

En résumé :

  • Branche 26 : souplesse et sécurité, proche d’un compte à terme.

  • Branche 21 : sécurité avec un horizon long terme (8 ans minimum).

  • Branche 23 : exposition aux marchés financiers, sans garantie.

  • Fonds dédiés : gestion sur mesure pour les patrimoines importants.

À cela s’ajoutent des avantages fiscaux et successoraux qui méritent d’être pris en compte dans toute stratégie patrimoniale. Placer via une assurance, ce n’est pas « s’assurer », mais bien investir différemment, avec des outils qui peuvent, selon les objectifs, compléter efficacement les solutions bancaires traditionnelles.

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